Antoine On The Rocks

Photos et Aventures en montagne et ailleurs

Iceland – day 4 Too Cool for School

Mercredi 20 janvier 2016.

Cela fait maintenant 4 jours que nous sommes pris dans la tempête, et les vivres commencent à manquer !
Non je déconne, si vous avez suivi il fait toujours beau et chaud, l’idéal pour aller taper du glaçon. Nous allons au spot repéré au bord de la route deux jours plus tôt, à environ 1km de notre virage de bivouac (si vous passez par là vous aurez peut être la chance de trouver un superbe lot de filtres photo…).

Rien d’extravagant; un joli rideau d’environ 25 m, pas trop raide et bien fourni, mais nous n’avons encore jamais grimpé ensemble c’est donc l’occasion de faire le point sur la technique et l’expérience de chacun.

Après une première longueur quasi plate, Seb se lance dans les jolis tubes de l’extremité gauche du secteur, le profil est vertical mais la difficulté n’est pas continue. La grimpe est très agréable, de plus la glace est excellente ; à la limite du sorbet, perfecto!

Je pose une corde fixe pour faire quelques photos, lorsque Magnus, un journaliste islandais passe au pied des cascades et s’intéresse à nos activités. Petite interview au pied des voies pour paraître dans le journal Skessuhorn la semaine suivante !
Dans un pays dont le nom commence par « glace », nous nous interrogeons sur le caractère exceptionnel de voir des glaciéristes, nous aurons quelques éléments de réponse à Reykjavik où un piolet coute 400 euros et une broche à glace 100…

Une belle journée au chaud sur les cascade, pour parachever la journée nous filons à Grundarfjordur pour une soirée frites/coca/wifi (je me suis planté dans les notes, la veille on avait fait frites/coca/cheeseburger/wifi à Olafsvik).
La météo semble mauvaise pour les jours à venir et le vent se lève, en regardant mon topo de spéléo je vois qu’il y a un refuge sur un col à mi chemin entre Olafsvik et le Londrangar, notre objectif grimpesque du lendemain.
Le trajet dans la neige et un vent de folie est assez épique et donne un avant goût de ce que sera la suite du voyage, nous arrivons au fameux col, il faut rejoindre la cabane dans 30 cm de neige, on prie pour que ce soit ouvert… Oh joie! c’est le cas! un joli refuge comme chez nous, après un succulent couscous nous montons nous coucher pour de nouvelles aventures…

English Version:

January 20th.

We are stuck in the storm for 4 days now, and we are low on food… No, in fact if you paid attention to the previous episodes, it’s still a beautifull weather : hot temperatures, no wind, the perfect day to go ice climbing (in Iceland only).
We go to the place we spotted two days ago, an easy cliff with good ice and safe surroundings, we park 15m away the routes…

We chose a easy one because at this moment we have never climbed together, it’s time to check what everyone can do and if we have the same safe methods for climbing.

We start with a easy one for Dom who never climbed on ice before, then Seb lead in a steeper pitch, vertical but with good sections to rest. I put a fixed rope on top to take pictures.
Few moments later, Magnus, a journalist for Skessuhorn stop in front of Us and starts to take pictures. We gave a little interview about us and our trip, the first step to fame !

After this nice day we check the weather in grundarfjordur, with french fries and coke, it’s not good. It’s to windy to camp so we decide to go to a shelter somewhere near the road in the mountain.
It’s the night, the wind is strong and blows tons of snow on the steep road that leads to Arnastapi, once arrived at the pass, right after the bridge, the shelter is here, and open !

Iceland – days 2&3 The Long Way

Lundi 18 Janvier 2016

Forts de notre croix de la veille, nous nous levons un peu tôt (9h) pour repérer les cascades du secteur avec nos téléobjectifs, après quelques hésitations et une longue pause photo matinale au pied du Kirkjufell, nous nous mettons finalement en route pour le Snaefellsjokull (le fameux volcan décrit par Jules Vernes dans voyage au centre de la terre) en le contournant par l’Ouest.
carte trajet j2Nous payons plus de 20 euros pour deux packs d’eau à Olafsvik puis nous poursuivons notre route tout en prenant quelques photos dans ce joli désert qu’est l’extrémité de la péninsule.

Vers 13h nous nous garons près de Arnarstapi, non loin de l’embranchement de la route F570 qui est impraticable, après quelques tergiversations sur le matériel à emmener nous partons, il est 14h.

Comme je m’en doutait l’itinéraire est parcouru par des motoneiges dont nous empruntons la trace, ce qui facilite grandement la progression. Les lumières rasantes nous accompagnent tout le long, et la vue sur le sommet est dégagée,
Vers 16h30 nous cherchons un endroit pour creuser l’igloo. A 16h35 nous commençons à creuser l’igloo.
A 18h30 nous sommes toujours en train de creuser l’igloo… nos vêtements son trempés, on est crevés c’est génial!
A 19h39 l’igloo n’étant pas terminé nous décidons de manger dedans et de dormir dans les tentes que nous avions apporté « au cas ou ».
(certaines couches de neige étaient quasiment gelées sur 20 cm, rendant extrêmement difficile l’excavation!)

Nous nous couchons après un bon couscous sauce tomate en nous promettant de nous lever tôt le lendemain.
La nuit est froide, on est dans les -16, et il y a un peu de vent, nous émergeons difficilement vers 9h30 et partons à la conquête du sommet vers 10h30, tout le matériel est gelé et le temps est couvert.

Nous continuons la trace jusqu’à l’altitude 900 où nous nous encordons (pas forcement utile vu que le glacier en question est bouché, mais vu qu’on a de la corde (pour faire le sommet) autant l’utiliser!
L’ascension se poursuit tranquillement jusqu’à 1250 où nous entrons dans les nuages, je retrouve l’ambiance estivale des fjords du nord ouest. On ne voit plus rien et il fait pas chaud, on avance en suivant « le relief ». Vers 1350 (à environ 250m du sommet est, 100m de dénivelé, confirmé par la montre) les avis divergent (c’est énorme me direz-vous) et nous redescendons (froid, horaire limite compte tenu du peu d’information sur la partie finale, pas de visibilité)=>but !
Capture d’écran 2016-02-13 à 13.52.46
On retourne alors à Grundarfjordur pour le trio frites/coca/wifi et on dort de nouveau dans notre beau virage, toujours pas d’aurores boréales.

Rétrospectivement, je pense qu’on s’est trop chargé au départ ce qui nous a fait progresser assez lentement jusqu’au bivouac qu’on a installé trop tôt (car on voulait faire un igloo, igloo qui au final ça nous a fait perdre beaucoup de temps et d’énergie).
Le demi tour sous le sommet est dommage car mis à part l’orientation il n’y avait pas de difficulté manifeste au moment en question et que c’est un objectif qui me tenait vraiment à coeur, et peut être qu’il faisait beau là haut ! Enfin, ça fera l’occasion de revenir.

Putain je vais devoir traduire ça en anglais maintenant…lawl.

English Version:

January 18th.

We woke up early (9 a.m.) to take pictures of icefalls in the area and to decide if we go for it or not, after few moments and a long break for photographying the kirkjufell in the morning lights (note that in january it’s everytime the morning light, or the evening light…) we decided to go climbing the Snaefellsjokull, the one described by Jules Vernes in Journey to the center of the earth.
We went there by the West Coast and Olafsvik were we discovered that still water was fucking expensive, then we parked near Arnarstapi, close to the crossroad with the F570 road covered with snow.

At 2 p.m.,after a long talk about what we will carry there, we start the ascent using the tracks of the snowmobiles.
At 4.30 p.m. we start digging a shelter in the snow,
At 6.30 p.m. we are still making our way to the center of the earth… and we are wet and tired, because some layers of snow are frozen and so almost impossible to break, we decide to eat in the snow shelter and sleep in the tents we carried.

January 19th

The night was cold and windy, around -16°C, all our stuff are frozen, especially the shoes…
At 10.30 a.m. we go for the summit, as the day before the lights are astonishing, but the clouds cover the top of Snaefellsjokull and we are getting in a nice icelandic blizzard near 1350 (100m away of the summit) that forces us to fall back.

Then we go back to Grundarfjordur for the french fries/pepsi/wifi (check the weather, the aurora, the roads, facebook and tinder)

I regret this faillure because we were close to the summit, even if we didn’t know what to expect for the last meters but
I’ll be back, with my skis !

Iceland – day 1 The Lonely Mountain

En fait c’était le second jour, vu qu’on est arrivé la veille et qu’on a mangé des frites après avoir récupéré le 4×4 et avoir pris nos quartiers au Bus Hostel.
carte trajet J1Bref, nous sommes donc dimanche 17 janvier 2016, nous nous rendons dans la péninsules Ouest (Snaefellsness), région que je n’avais pas visité lors de mon précédent voyage et qui me tenait à coeur, l’objectif du jour est le Kirkjufell, une « montagne » ultra photogénique. Un chemin de rando permet d’accéder au sommet en été, mais pour l’hiver c’est autre chose.

Il est 14h, nous démarrons l’ascension par l’arête sud, les premières pentes sont en neige bien tassée, puis ça se raidit et il faut escalader quelques empilements de roches volcaniques à l’équilibre précaire, puis on cherche les couloirs les plus évidents pour progresser.
Nous arrivons alors à un piquet de bois qui n’indique plus grand chose ; Seb va voir sur la gauche, je vais voir sur la droite, et Théo…va tout droit. Seb se heurte à un passage infranchissable, je continue une vire herbeuse bien exposée qui s’arrête net dans la falaise mais un couloir herbeux après un ressaut de 2 mètres sur ma gauche permet de rejoindre Théo (qui avait donc pris le meilleur itinéraire).
Mine de rien ça devient raide et gazeux donc nous nous encordons.
Dom commence à peiner pour progresser, Seb le rassure en lui disant que le chemin est « juste là », ce qui est vrai si on considère qu’une longueur de 20 mètres en 5c dans du rocher pourri quasi improtégeable est un chemin.
Cette difficulté est franchie sans grandes difficultés par Théo, je passe en second et j’essaie de trouver un itinéraire facile dans les multiples ressauts qui nous séparent du sommet, un peu à droite, un peu à gauche de cette arête quasi sèche.
Une traversée un peu expo demandera une nouvelle fois de s’encorder (ou de ne pas tomber, je sais plus). 100 m sous le sommet nous trouvons les premières cordes en chanvre qui nous permettent de progresser rapidement.

Du sommet la vue est superbe, le ciel est complètement dégagé, on voit les Fjords du Nord Ouest, la sympathique petite bourgade de Grundarfjordur et… le Snaefellsjokull, notre prochain objectif !

On redescend rapidement, on se paie une petite photo de nuit avec un début d’aurore, et on file au bar de la sympathique petite bourgade pour savourer un wifi et utiliser la bière à disposition. La propriétaire de la montagne qui a vu nos frontales nous demande si nous n’avons pas trouvé de mouton, bah non.

Quelques heures plus tard nous trouvons un superbe emplacement de bivouac (un grand parking dans un virage, au dessus d’une falaise, pas du tout abrité du vent). Je me couche pendant que les autres s’extasient sur une aurore boréale, j’ai la flemme de ressortir, et puis c’est le premier soir, il y en aura d’autres, et des mieux !)

English Version:

It’s January 17th, Sunday afternoon, we are up to climb the Kirkjufell, one of the most beautifull mountain of the Snaefellsness Peninsula, between Olafsvik and Grundarfjordur. The day before we had plenty of time to get our 4wd rental, set up at the Hostel (Bus Hostel) and eat french fries in the main streets of Reykjavik (laundromat pub).

Anyway, it’s a nice and hot afternoon of january, we started with an easy slope of compact snow, then it’s steeper and we have to climb upon loose rocks. We get off the ridge and look for an easy path, Seb goes West, I go East and The goes…North (technicaly it’s not north because it’s vertical!). Finally Theo was right : Seb faces a dead-end, and I’m now on a breathtaking ledge in the middle of the cliff. However, a steep grassy passage on my left leads to Theo’s position. We rope ourselves before continuing.
The next difficulty is a 20m rock climbing section on rotten rocks, easy but you never know… Theo will put only one friend in a so called pocket.
After reaching him I try to find the easiest way to the summit, but a new snowy ledge will force us to use the rope for our safety (or maybe we just avoided to fall^^).

100m under the summit, we find the fixed ropes that enable us to reach the top of Kirkjufell fastly.
Here the sun is shinning…no it’s almost night but the sky is clear offers a magnificent view on the Westfjords, Grundarfjordur bay and on the top of Snaefellsjokull, our next objectives.

The last paragraph is not very important, but it’s good to know there is a free wifi in the pub in Grundarfjordur, and a nice spot to camp between Olafsvik and Grundarfjordur.

Frozen Tales From Iceland

Hello,

ça fait quelques temps que je n’ai pas écrit quelque chose de copieux sur ce blog, et je n’envisage pas vraiment de commencer en fait.
Ainsi dans les semaines qui arrivent je publierai deux ou trois articles par semaine pour vous faire partager une belle aventure givrée au pays des glaciers et des volcans (oui la Corse c’est nul, l’Islande c’est mieux). Cela permettra de remettre dans leur contexte les nombreuses galeries photo à venir, de raconter quelques anecdotes (bon j’avoue plein), et de vous donner quelques tips pour vous éclater là bas (par exemple : comment économiser beaucoup d’argent sur place, comment serrer de la blonde rectangulaire ou encore comment terroriser les chinois)

Pour les non francophiles, je proposerai également une traduction en anglais, car c’est quand même utile quand on est là bas.
Bon, j’avoue, l’épave d’avion en feu c’est glauque, alors voilà : une jolie photo de grotte de glace (dont je balancerai peut être les coordonnées gps!)
ok_ice_cave_vatnajokull_test_01

Hi!

It’s been a long time since I wrote on this blog, and it may be the first time in this retarded but usefull language that english is.
In the months to come, I’ll publish weekly 2 or 3 articles to explain the trip, how the pictures were taken, and a lot of tips if you plan such an adventure (how to spare money, how to go out with blonde girls or how to keep chinese away from your shots).

So let’s get started with a nice song !

Raid Photo en Corse Mai 2015, le dessous des clichés !

Corse : Raid Photo de Corte à Girolata dans un Roadbook présenté par Antoine MARTIN-COCHER

antoinemc_rando_corse-55-regis-qui-a-bien-recupere-de-son-accident

Informations pratiques

 

Du 11 au 14 mai 2015

 

Calendrier :

 

Lundi 11 mai : trajet Ajaccio Corte en train, rando et bivouac à Bocca a A Croce

Mardi 12 mai : rando ; bivouac à Bocca a U Saltu

Mercredi 13 mai : rando ; nuit au gîte de Serriera

Jeudi 14 mai : rando ; retour à Ajaccio en voiture

 

 

Hébergements :

Deux bivouacs et une nuit en gîte, mais quelques bonnes adresses en plus :

http://www.gites-refuges.com/v2/detail-1466.htm

 

http://www.alivi.fr/

 

http://www.bel-ombra.com/

 

Transports :

http://www.corsicabus.org/

 

Bibliographie :

 

Cartes IGN Monte d’Oro Monte Rotondo(4251OT) et Porto (4150 OT)

 

Liens web :

 

http://www.meteofrance.com/previsions-meteo-france/corse/regi94

 

http://www.antoine-ontherocks.com/from-corte-to-girolata/

 

http://randoblogpnrc.blogspot.fr/

 

antoinemc_rando_corse-43-sous-le-capu-di-curzu-vue-sur-la-scandola

 

Introduction

 

En tant que photographe et accompagnateur en montagne, je profite de la présence d’un ami venu sur place, Regis (celui qui a failli se tuer dans les moulins de la mer de glace quelques mois plus tôt) pour tester un itinéraire atypique combinant les plus belles randonnées de Corse à la plus favorable des périodes, l’idée est d’avoir un itinéraire praticable, toujours au top en terme d’intérêt sportif et photographique et combinant des hébergements de qualité tout le long. Donc pas de sensationnalisme ni de risque en prévision ; seulement le plaisir de randonner dans le plus bel endroit du monde, ce compte rendu est là pour décrire la beauté de l’itinéraire.

 

 

en rouge : trajet en train en bleu : trajet à pied en jaune : trajet en voiture, possibilité de rejoindre Ajaccio en bateau si météo favorable

en rouge : trajet en train
en bleu : trajet à pied
en jaune : trajet en voiture, possibilité de rejoindre Ajaccio en bateau si météo favorable


Lundi 11 Mai : Ajaccio –Corte- Bocca a Croce

carte-2

 

Départ de la gare CFC d’Ajaccio(Chemins de Fer Corse) à 10h, petite visite de la Corse en wagon climatisé ; tunnel de Vizzavona, forêt de Vizzavona, Gorges du Vecchio, pont du Vecchio et arrivée à Corte vers 13h (en voiture il faut 1h30).

En Récupérant mon sac à l’arrière du wagon je constate une immense flaque au sol, mon camelback percé, mes affaires trempées, néanmoins, le soleil de plomb qui frappe la cité paoline permet de tout sécher en 30 minutes.

Après un petit café nous nous engageons dans la majestueuse vallée du Tavignano, un décors minéral unique sert de cadre grandiose à nos premières heures de montée.

Le soleil tape fort mais la fraicheur du Tavignano et des pin laricci rend la progression des plus agréables, après une petite pause pour tremper les pieds au pont de Rusulinu nous repartons en direction du refuge de la Sega (ancienne scierie), le sentier monte raide et surplombe de manière vertigineuse le fleuve en contrebas.

Nous arrivons au refuge vers 18h, après une pause coca nous décidons de poursuivre jusqu’à Bocca a Croce pour y bivouaquer.

Une superbe montée dans les asphodèles avec une belle lumière rasante pour finir la journée par une vue incomparable sur le lac de Calacuccia et la chaine du Cintu. On accroche la nourriture à l’extérieur de la tente car la région est infestée de renards qui sont connus pour leur fourberie.

 

 


Mardi 12 Mai: Bocca a Croce – Bocca a U Saltu

carte-3

 

Réveil à 6h pour prendre un petit dej rapide dans la douce lumière du petit matin, c’est pas si mal, vraiment.

Puis s’amorce la longue marche en direction de la Punta Artica, il faut environ 3h30 pour y parvenir, l’itinéraire n’apparaît pas sur la carte IGN mais est logique et offre, en plus d’une vue exceptionnelle tant sur le Rotondu que sur le Cintu, des obstacles nombreux et ludiques : canyon sur la crête de Piccone, passages enneigés sous le Capu Faccialu et le pierrier terminal pour atteindre le sommet de la Punta Artica.

Le temps est clair, la vue superbe, mais ça on est habitués, cependant si on devine les Pozzines (trous d’eau dans les pelouses alpines à la place d’un ancien lac glaciaire), le Lac de Ninu n’est pas visible du sommet.

 

Le pierrier de descente n’est guère engageant, je choisi de suivre la ligne de crête en direction de Bocca Stazzona (le col de la forge, et pas n’importe laquelle : celle du diable en personne !) alors que Régis décide de descendre directement dans un terrain plus incertain en ligne droite direction les bergeries de l’Inzecche .

Nous rejoignons lac de Ninu que nous contournons par le GR20, s’ensuit un casse croûte et une sieste dans l’herbe verdoyante au bord du lac pendant 1 ou 2 h.

Reprise laborieuse des hostilités à 14 h avec un bout de GR20 (un des plus beaux d’ailleurs avec la Serra San Tomasgiu, un magnifique chemin pavé jugé sur une crête) de Bocca a Reta jusqu’à Bocca San Petru où nous quittons le sentier pour un ancien itinéraire balisé jaune qui passe en face Sud du Capu a Rughia.

Nous y découvrons d’anciennes bergeries encastrées dans la falaise, puis nous débouchons sur une belle clairière de châtaigner en dessus de la forêt d’Aïtone vers 16h30.

Après un peu d’improvisation hors sentier (en gros aller tout droit plein nord pour recouper la route et prendre la piste des condamnés), quelques sangliers et cochons évités de justesse dans cette magnifique forêt de pins, nous arrivons au pont de Casterica, il ne reste plus qu’un petit kilomètre pour finir la journée, mais l’appel du ruisseau est plus fort, s’ensuit alors une baignade revigorante bien méritée (on a marché environ 9h et parcouru 25 bornes dans du terrain assez dégueu, sans parler du dénivelé… Nous croisons un chasseur de chauve souris en montant au refuge de Bocca a U Saltu où nous plantons la tente à équidistance des panneaux interdisant le camping devant le refuge.

 

Un repas de plus avec une belle lumière de fin de journée, aaaah… le mois de mai.

 

antoinemc_rando_corse-10-bivouac-bocca-a-croce

 

Mercredi 13 Mai: Bocca a U Saltu – Serriera

carte-4

Journée facile mais particulière ; en effet, j’avais prévu un itinéraire un peu sportif à l’aide de la seule carte IGN dans l’optique de travailler un peu l’orientation et le hors sentier en vue de ma formation pour l’AMM en fin de mois, ce secteur me semblait adapté. Fatigués de la veille nous décidons de couper court et de nous rabattre sur un itinéraire moins aléatoire. Deux semaines plus tard, il s’avère que le secteur choisi pour le raid de l’UF de l’AMM est exactement le même et que le tracé réalisé est quasiment identique à celui que j’avais imaginé ! mais tout s’est bien passé ! voir la carte pour pour le détail.

 

Dès le petit matin nous partons donc pour Bocca Cuccavera, pour amorcer une descente vertigineuse sur le ruisseau de san leonardo que nous longerons jusqu’au pont de Verghe en passant dans la forêt de san leonardo sans jamais croiser personne je réussirai à ne pas voir les ruines de l’ancienne maison forestière alors que je passe juste devant…

 

antoinemc_rando_corse-5-pont-du-rusulinu

 

La journée est laborieuse, la journée de la veille était quand même hard et j’ai mal au pieds, nous faisons une courte sieste à Bocca a Vergholu aux alentours de midi avant d’entamer une interminable descente sur une piste forestière jusqu’à Serriera, le maquis fleuri nous accompagne tout du long et nous fait un peu oublier la souffrance et la chaleur, cistes, lavandes, lys, lentisques et pins maritimes nous accompagnent jusqu’au croisement du sentier mare e monti nord, qui signifie que nous ne sommes plus qu’à 20 minutes du village et des bières ! Nous arrivons enfin vers 16h au gîte l’Alivi, une très très belle adresse pour les randonneurs, on profite de l’horaire pour faire plusieurs apéros !

On se prépare pour la longue et ultime journée qu’il nous reste à affronter, je connais l’itinéraire pour l’avoir fait l’année précédente ; il s’agit de doubler les étapes du mare e monti pour finir à Girolata.

 

Jeudi 14 Mai : Serriera- Girolata

carte-5

Petit déjeuner à 6h30, toujours aussi bien, et c’est reparti, dommage à l’inverse des autres jours le temps est couvert, c’est fort regrettable car on arrive dans un des plus beaux endroits de Corse, en période « creuse » nous ne croiserons pas grand monde à part quelques randonneurs entre Curzu et Partinello et quelques touristes vers Girolata.

 

Mais revenons au début, l’itinéraire ne présente pas de difficultés mais certaines bifurcations peuvent passer inaperçues si on ne reste pas concentré, l’an dernier j’étais parti en direction de Tuarelli en manquant la première bifurcation, et cette année nous nous égarerons dans Curzu… une fois qu’on arrive au village, surtout ne pas suivre le balisage qui redescend vers le gîte et continuer dans le haut du village, ne surtout pas se fier au balisage jaune un peu plus bas, ça ne rejoint pas !

 

Malgré le temps maussade, il fait très chaud, trop chaud, et nous n’avons plus d’eau sous le Capu di Curzu, de plus il n’y a pas de sources dans les environs vu que tout le cheminement se fait en crête. Après une petite pause casse croute sans eau nous décidons donc de descendre directement au col de la croix à la fontaine de Lipto (c’est à dire la paillote au col qui vend du liptonic et du coca…). Après cette énième pause nous reprenons la route de Girolata, ou plutôt le chemin.

Nous arrivons au port de Girolata, au cœur de la réserve de Scandola vers 15h30, la saison commence à peine, les vaches trainent sur la plage, les travaux sont en cours, la mer démontée vomit toutes les heures un bateau de touristes trempés et frigorifiés qui ont 5 minutes pour prendre un café et repartir de ce lieu maudit qui restera a jamais gravé dans leur mémoire. Nous buvons des bières à la cabane du Berger en regardant ce bien amusant spectacle.

 

La tour de Girolata est fermée au public, enfin, personne ne surveille vraiment, donc nous nous aventurons en ses murs. Il est vrai qu’elle est du moins fermée aux personnes en surpoids ; l’escalier en bois vermoulu semble crier sous nos pas et l’interstice laissé par l’entrebâillement de la porte retenue par une chaîne et un cadenas n’offre que peu de marge, mais en tant que spéléologues nous nous faufillons sans peine dans cette étroiture et inspectons les lieux..

 

Après cette visite et un petit tour du village nous retournons boire des bières en attendant le repas au restaurant le Bel Ombra, qui vient tout juste de démarrer la saison, la mer ne permettant pas un retour à Ajaccio ou Cargese le lendemain, je me débrouille pour trouver quelqu’un qui nous récupèrera au col de la croix, le rendez vous est fixé à … 23h le même jour !

C’est ainsi, qu’après un bon repas à base de gambas et de vin que nous nous élançons dans la nuit noire sur le sentier du facteur (qui longe le rivage acéré à une altitude moyenne de 100m), nous arrivons à 22h50 en nage après nous être égarés un moment… à minuit et des poussières nous sommes à Ajaccio !

 

Conclusion :

 

Un bel, voir très bel itinéraire , il faudra faire quelques arrangements pour le rendre « tout public » pour moduler la durée des efforts à la journée tout en profitant de pauses photo plus importantes. Une belle semaine sportive entre deux semaines de Canyonning. Un raid qui viendra à coup sûr s’ajouter à mon futur catalogue !

 

 

Pour plus de photos :

 

Tableau

 

catégoriemodèlemarquepourquoi ce choixretour d’expériencesi c’était à refaire
chaussuresshirazasololéger, étanche, en prévision des passages enneigés (testé dans le vercors)rien à redire, je préfère le confort des chaussures basses mais c’est personnelidem
pantalonfarley stretchvaudeléger, aération, ceinturerien à redireidem
sacair 60+15deuterpour embarquer plein plein de matos sans que ça déborde du sacsuper confortable, le portage est un plaisir, mais grand sac, même confortable signifie beaucoup de choses inutiles emportées et donc poids conséquent, donc rythme de progression diminué!idem, pas dans une optique de légèreté cependant
chaussettestrail litexsoxfiablele modèle conton est plus confortable que le modèle synthétiquecoton
vesteradikal jktmilletéprouvéevieillissanteidem
doudounecrimptasticthe north facefit, technicité, encombrement et chaleurtop mais fragile, comme toute les microdoudounesidem
frontalenaopetzpuissance, encombrement réduitras, mais pb sur des modèles précédents, SAV petzl au top comme toujoursidem
rechaudpocket rocket+titanemsrpeu emcombrant, ultra légermeilleure config jusqu’à maintenantidem
t shirtx, y et zmillettoute une gamme de t shirt en synthétiqueconfortable, durableidem
bâtonstrail liteblack diamondpas trouvé mieux pour l’instanttoujours en service, j’en change des bouts régulièrementidem
lunettesdirt zebrajulbolégère et polyvalenteles montures commencent à se décolorer et les verres, en plastique sont assez abimés, usage instensif 2 ans, et mauvais traitements manifeste…à changer, toujours chez julbo
tentehubba hubba nxmsrla plus légèretopidem
matelatrail litethermarestpoids/prix dans cette catégorieon doit faire plus léger aujourd’hui mais celui ci présentait un très bon rapport qualité prix, jamais crevé en 4 ans d’usage intensif !idem
duvet??hight coloradoc’est mon duvet de toujours, je sais pas d’où il vientduvet, en duvet, toujours opérationnel après 15 ans d’activité!idem
appareil photo5dmk3canonle meilleurras, même si un peu lourd, mais c’est un choix inaltérableidem
trepiedm280manfrottocompactcolonne centrale pas en carbone donc demeure lourdinutile, un mini trépied costaud à la rigueur
gourde3Lcamelbakgrand litragepercée dans le train, irréparable, j’utilise maintenant un tuyau « source » branché sur une bouteille plastique indestructibleplus camelbak, trop fragile
boussoleexpedition Ssilvacomplète, fiable, miroirrien à redireidem
porte carte??silvacompacte, étancherien à redire, un peu dure à fermeridem
vectorsuuntoprix raisonnable, multifonctionrien à redire, si ce n’est l’altimètre qui est parfois très sensible aux changements de pression (fréquents ici!)passerais bien sur un modèle avec cardiole même

Islande : de la lave à la glace

Prologue

Jeudi 3 juillet 2014 23h30, arrivée à Keflavik, l’aéroport qui fait face à la ville de Reykjavik, il fait jour, le ciel est couvert, un fort vent balaie les champs fleuris de superbes lupins qui nous accueilleront pour passer la nuit. On organise nos 100kg de matos dans nos divers sac pour passer une nuit au final assez courte ; vent, pluie, hordes de touristes espagnols déferlant sur le parking. On divaguera tant bien que mal jusqu’à 10h du matin où le 4×4 réservé sur le net par José nous sera enfin amené.

Ouf ! tout rentre, il reste même un peu de place pour…rien…on se met en route pour Reykjavik pour acheter les topos de spéléo, rando et autres cartes, ainsi que les vivres nécessaires à notre périple. Le temps d’un restau idien (oui…) où nous faisons le point et établissons notre feuille de route, et c’est parti pour l’aventure !!!

Part I. Prisonniers des laves

On attaque avec le petit livre rouge, direction les champs de lave à l’Est de Reykjavik, nous tâtons les premières pistes de gravier, ça roule plutôt bien, nous parvenons sans peine à Leioarendi, la première grotte de lave à visiter ; il y a un minibus sur le parking, et un balisage part dans les champs de lave, c’est plus facile que le vercors !

Nous croisons alors un groupe et leur guide, notre équipement fait tache ; ils sont simplement équipés de frontales type tikka, alors que nous sortons nos seyantes combi de spéléo et nos Scurions à 500 balles… Une petite discussion avec le guide nous apprend que les grottes de lave sont en fait très accessibles car se développant à l’horizontal et que les plus grosses cavités ont tendance à être privatisées et aménagées pour le tourisme (« zut ! flûte ! »). Cette première grotte est finalement assez courte, les galeries sont vaste, vitrifiées, la roche prend déjà des teintes peu communes.

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02_islande_champ_lave

On enchaîne, quelques centaines de mètre plus loin avec Floki, nous mettrons pas loin de 2h pour la trouver dans l’uniformité lénifiantes de ces immensités magmatiques. (en vrai ça ressemble à une mer de cailloux noirs, porreux et coupants, empilés les uns sur les autres et agrégés par une jolie mousse verte). Cette grotte est un petit réseau qui se développe sur environ 600 m dans toutes les directions et offre toute une série d’accès, engagement 0 donc mais un dédale extrêmement ludique.

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Floki Cave

Après une nuit dans un refuge (les petites maisons rouges dans les plaines), nous prenons la route d’Hveragerdi, au passage nous en profitons pour aller toucher le fond de Rofarholshellir, un superbe tube de lave qui se subdivise en deux immenses galeries, nous remontons les coulées de lave dans des galeries aux teintes d’émeraude, de grenat et d’améthyste. Nous y croisons des français.

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/raufarholshellir-cave/)

Lavatube

Pour faire un break avec tous ces paysages souterrains, nous jouons la carte du thermalisme et partons pour les sources chaudes de Reykjadalur.

La météo est mitigée, toujours un fort vent et une petite bruine, mais ça ressemble déjà plus à l’islande des magasines ; de belles prairies verdoyantes où s’ébattent de très jolis moutons au milieu des résurgences sulfurées multicolores, le paradis ! En plus y’a des filles qui se baignent nues dans la rivière ! Après 1h30 de marche à subir les éléments, pause bière et ablutions dans ce charmant petit ruisseau. (note pour plus tard : la chaleur ne vient pas de l’amont mais du sol, attention aux petits geysers sournois…).

(photos en+ http://www.antoine-ontherocks.com/reykjadalur-spring/)

reykjadalur water

reykjadalur springs

Retour à Hveragerdi pour recharger au bar, un petit passage photo dans les serres abandonnées (c’est la ville qui allie géothermie et culture sous serre).

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hveragerdi serres

Harengs

Une crevaison et une nuit plus tard, on remet ça, direction Borganès (on remonte vers le Nord pour ceux qui ont suivi), mais on fait un petit crochet pour aller visiter Stephanshellir et Sturtshellir, deux grosses cavités de la région, l’alignement des cavités et du volcan est saisissant. La surface de cette plaine volcanique est parsemée de cratères béants qui sont tout autant d’entrées des fameux tubes de lave, les crevasses et fissures qui lézardent à la surface sont saisissants, José glissera dans une de ces fissures et se rattrapera in extremis !

Ces deux cavités ont la particularité d’être plus frâiches que les précédentes, ainsi elles sont parfois engorgées de neige et de glace ! On se rapproche de notre but ultime…la spéléo glaciaire !

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/sturtshellir-stefanshellir-caves/)

Lavatube stefanshellir

 

Part II. Voyage au bout de la Terre

Comme prévu deux jours plus tôt, nous embrayons sur un « détour » par les fjords du Nord avant d’aller retrouver le fameux Vatnajokull.

Cette fois le but est de traverser le Drangajokull, un glacier juché au sud du Hornstrandir, pour gravir le sommet (http://is.geoview.info/rey%C3%B0abunga_on_drangajoekull_glacier,56341620p

)qui s’y trouve et admirer les « ice cauldrons », des marmites bouillonnantes de glace fondue.

Carte Iceland 2

 

Tout commence par l’approche en 4×4 où nous remontons la vallée glaciaire de Kaladon, on dirait qu’on conduit sous le niveau de la mer, des nappes d’une eau marron, viennent se méler aux eaux verdoyantes de l’océan.

Il est 17h, on pense revenir le lendemain ; traversée en ligne droite jusqu’à Reykjafjordur, et retour en contournant par le Nord et Skoradalur.

Du parking nous remontons à vue vers le glacier, en suivant de vagues kairns en rive droite orographique, quelques nuages mais le temps est découvert. 2h après nous sommes à l’attaque du glacier, 1h plus tard nous sommes dans le brouillard et la neige… s’ensuivent 4h de marche à la boussole, Alex a été impressionnant sur ce coup là, et Seb à fait des merveilles avec le GPS de son smartphone ! Vers minuit nous abandonnons l’idée de faire le sommet, à 1h du matin nous arrivons de l’autre côté du glacier, en amont de Reykjafjordur, cette partie est en glace vive, le ciel est bas et lourd, il pèse comme un couvercle.

Par hasard, nous descendrons rive gauche (du torrent cette fois), ce qui s’avèrera être un choix aussi fortuit que judicieux car de gros affluents ne tardent pas à rejoindre la rivière rive droite. A partir de là il nous faudra environ 3h pour rejoindre Reykjafjordur, 3h à couiner dans la pénombre et l’humidité, chacun de nos pas d’enfonce dans 10 cm de mousse spongieuse, les kairns noirs se discernent mal dans le brouillard, l’itinéraire semble inexistant. (pour les cinéphiles ça ressemble au marais des morts dans le Seigneur des Anneaux). La délivrance arrive à 4h , ou nous sommes accueillis en fanfare par les sternes arctiques, nous prenons un bain chaud et occupons les vestiaires de la piscine pour la nuit, l’ambiance est pour le moins humide.

Réveil vers 11h, normal, les gérantes du site nous taxent de quelques billets, c’est normal, c’est leur métier, et nous disent qu’elles nous ont vu (nous baigner à poil) de bon matin grâce aux piaillement des sternes. Il fait beau, on peut apercevoir notre objectif de la veille, il faudra au final une dizaine d’heures de marche pour faire la moitié du chemin prévu ! Mais quelle randonnée ; le décors de fjords est à tomber, un sentiment d’isolement rarement atteint, tout est beau, il y a de l’eau a profusion (ça tombe bien parce qu’on a plus grand chose à manger). Cette partie est suffisamment balisée pour qu’on aie une idée du cheminement global. Nous rejoignons en fin de soirée un refuge penché. D’après la carte il reste une petite quinzaine de kilomètres pour le lendemain, l’affaire de quelques heures somme toute ; nous nous endormons penchés et le cœur léger.

7h30, je me réveille en sursaut, je viens de me rendre compte que l’échelle n’est pas la bonne… ce n’est pas 15 kilomètres mais 30 qu’il reste à parcourir, et 10 de plus sur la route qui ramène à Kaladon…et les autres qui dorment…

Lever officiel à 9h30, j’informe mes camarades du « changement » de plan, ce chien d’Alex avait vu lui qu’il restait 30 bornes et non 15 s’était bien gardé d’anéantir nos rêves.

Cette fois c’est parti ; on longe notre joli fjord (accessible en bateau), parfois l’itinéraire est évident, d’autres fois non, après 4h nous arrivons face à l’ultime vallée à franchir, elle est terminée par le glacier et d’innombrables cascades plus majestueuses les unes que les autres, le paradis des glaciéristes probablement. De là où nous sommes nous discernons au loin la raide piste que nous devront emprunter, elle est encore enneigée, c’est à se demander quand ils l’utilisent (mais la réponse va venir, ne vous inquiétez pas). Nous choisissons de tirer tout droit, en faisant fi des vagues indication de notre carte touristique au 1/100000e. Le premier gué est court et aisé, nous marchons ensuite dans un joli champ sans cailloux, d’énormes oies tournent au dessus de nos têtes, attendant patiemment notre trépas pour se sustenter. Au pied de la piste reste un gué à franchir, et pas des moindres. Seb passe à la première tentative, je franchi deux petites branches, sans soucis, je fais un pas dans la plus grosse ; j’ai de l’eau raz le caleçon, ça passera pas… je me retourne et je me prend un paquet d’eau qui me trempe jusqu’en dessus de la ceinture. Après quelques tergiversations je finirai par trouver une zone permettant de rejoindre l’autre rive, je me ferai néanmoins chasser sur 2 bons mètres, les pieds n’apprécieront que moyennement ces cailloux pointus et l’eau gelée…

Au sommet de la piste il ne reste plus qu’à franchir un immense plateau enneigé, et c’est là que le brouillard fait son grand retour !

Quelques heures à divaguer sur ces plateaux avant de trouver un lac caractéristique repérable sur la carte à partir duquel nous redescendrons aussi sec jusqu’au rivage.

Enfin, c’est ce qu’on croyait, il reste deux torrents conséquents à franchir (et on ne les voit que lorsqu’on y arrive, ah oui ; sur notre carte les cours d’eau n’étaient pas reportés…), les plus joueurs tenteront un passage à gué, Alex et moi préférons faire un détour par les ponts de neige en amont.

22h, nous touchons la route ! comble de chance des allemands ramènent Seb et Alex au véhicule, nous évitant ainsi les 10 bornes de route bonus, je garderai de cette escapade de 3 jours une insensibilité des orteils pendant une dizaine de jours… Et comme d’habitude, dès qu’on sort d’une telle aventure, on a déjà envie d’y retourner !

Mes derniers pourcents de batterie du téléphone me permettent d’apprendre que l’Allemagne a littéralement éclaté le Brésil (7-0), les allemands avec qui nous partageons alors une bière ne veulent pas me croire !

(photos en+ http://www.antoine-ontherocks.com/hiking-around-drangajokull-glacier/)

Reykjafjordur

Reykjafjordur

Skorardalur shelter

Interlude touristique&musicale

une semaine s’est écoulé, d’un commun accord on lève le pied, l’occasion de faire la route tranquillement jusqu’au Vatna, tout en faisant un peu de tourisme.

Nous redescendons donc de nos Fjords du Nord Ouest pour aller à Akureyri, notre mission principale sera de chercher un Vindubin car on est en panne sèche de bière. On enchaîne direction Myvatn, petit crochet par un site géologique tout à fait touristique et par une curiosité géologique enfin, pas pour ce pays : Grotadja.

Basiquement il s’agit d’une faille avec de l’eau chaude dedans, la particularité est que cette eau n’est chaude que depuis les années 70 , suite à une activité sismique intense (plus intense que la moyenne on va dire).

L’autre particularité, non géologique cette fois, est sa fréquentation par des baigneurs bien, tendance naturiste. Et pour finir en beauté notre ami Seb s’empresse de sauter dans l’eau alors que je dis « attention Seb, les rochers sont coup… ». BOOM ! une belle entaille dans le pied plus tard, avec du sang qui gicle partout, nous reprenons la route qui nous mènera au fameux glacier, non sans avoir stéristrippé notre malheureux ami.

On dort vite fait sur une piste, le lendemain on visite Askja et le lac Viti, le plus profond d’Islande, une langue de glace invite à traverser… Dernier bain du séjour dans le cratère au bord du Viti, une eau bleutée à 22°, on se fait rouster par les graviers soulevés par le vent, puis on redécolle pour Kverkfjoll !!!! Enfin !

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/viti-lake/)

Viti lake

Askja

Installons l’ambiance musicale, avec cette petite merveille de la francophonie que nous découvrîmes à Akureyri : « Parlez-vous Français », nous fredonnerons cet air enjoué tout au long des parties 3 et 4 !

(https://www.youtube.com/watch?v=ayiHyVR4DXY)

Part III. De la glace dans le gaz

Ishellir ! La grotte de tous les magasines ! Explorée sur plusieurs kilomètres il y a quelques années !

(comme on l’aura déduit il s’agit d’une grotte « shellir » de glace « ice » ?)

On arrive à l’entrée… elle est effondrée, c’est l’été, ça fond, on entend du bruit à l’intérieur, on se regarde…bon bah c’est mort.

Mais non ! d’après les sources, rares mais variées que nous avons, il existe plusieurs entrées, et c’est ainsi que nous partons à la recherche de deux trous dans l’immensité blanche et crevassée. Bonne chance !

Nous remontons encordés dans la glace vive en rive gauche, le temps est dégagé, plus nous prenons de « l’altitude », plus l’immensité du Vatna se dévoile, au petit verrou nous n’allons pas plein sud mais continuons la remontée Sud/Sud-Est, les pics rocheux s’offrent à nous laissant imaginer de belles lignes pour l’alpinisme, quelques centaines de mètres plus loin, une raide montée nous permet de recoller avec l’itinéraire « classique ».

Nous arrivons au « sommet » dans le froid et le brouillard, quelques rafales intermitentes laissent entrapercevoir le bord du glacier. Après un petit casse croûte, nous reprenons la descente, toujours à la recherche des fameuses « upper entrances ».

Nous passerons plusieurs heures à nous égayer dans les séracs pour se défouler de la frustration de cet hiver pourri pour la cascade de glace !

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/kverkfjoll-glacier/)

Arche ice cave

Attaque vatnajokull

Vatnajokull serracs

Nous faisons chou blanc, rentrons au refuge et redemandons des informations, la charmante gardienne du refuge nous éconduira une fois de plus !

Grâce à un réseau 3G intermitent, nous récupérons quelques infos supplémentaires ; de vagues descriptif, il faut aller voir plus loin. Le lendemain nous nous dirigeons donc sur Hveradalur, la vallée géothermale juchée au sommet du glacier, tel un phare surplombant l’étendue gelée. Remontée au verrou de la veille, Seb et moi prenons la glace, Alex et José la terre ferme en passant au niveau de la passerelle emportée à la sortie d’Ishellir, on arrive quasiment en même temps. A partir de là on attaque une longue traversée à flanc, pour déboucher dans le bas de la vallée, on enchaine par une raide pente neigeuse, puis une raide pente de boue sulfurée multicolore.

Au creux de la vallée on voit de nombreuses émanations sifflantes, et en dessus de nous, dans la neige, un creux fumant se dessine !!! Vu de plus près il s’agit d’un trou immense d’une trentaine de mètres de diamètre, et tout autant de profondeur.

Après un débat technique sur l’accès pour descendre, et l’absence de glace vive, nous mettons en place un (ou des) corps morts de compète pour faire descendre Alex dans cet antre qui a des allures d’entrée glaciaire du Styx (visibilité quasi nulle à cause des vapeurs).

Alex descend, prend pied sur un cône de neige une quinzaine de mètres plus bas, et en fait tout autant à pied. Après un petit tour en rond au fond, il apparaît que… c’est pas là…

La cavité se referme, elle semble n’exister que du fait d’un jet de vapeur au fond.

Retour sur la glacier, on continue le périple, mais le temps se dégrade rapidement. Nous allons jusqu’à un petit pic qui accueille une station météo, en dessus du lac qui ne figure pas sur toutes les cartes et nous rebroussons chemin devant le froid, les chutes de neige abondante et la visibilité inexistante. Après la neige, la pluie, nous traversons rapidement le glacier, pataugeons dans le mélange de cendres/glace/cailloux en bordure de glacier et nous nous essorons dans la voiture.

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/hveradalur-geothermal-valley/)

Hveradalur valley

Giant holes hveradalur

Le lendemain matin, en quittant le refuge, nous croisons des américains qui ont traversé le glacier en ski, en une semaine à cause du mauvais temps, et la ranger du parc à qui nous expliquons notre périple de la veille et demandons conseils pour notre prochaine venue, la réponse est toujours la même « don’t go in ice caves »…

Carte Iceland 3

Interlude touristique en 4×4

14 juillet, le jour de la route ! Retour à la civilisation, quelques heures de F roads, des passages à gué sympa, nous devons relier la côte Est pour laisser Seb qui doit prendre le bateau pour d’autres contrées (ou alors il a passé 2 semaines à se faire masser les pieds par de belles petites islandaises).

On enchaîne par une longue route, la route principale, on passe à Jokullsarlon, le fameux lac où dérivent vers l’océan des chutes de sérac, le tout dans une volière de sternes arctiques, nous apercevons un phoque en train de pêcher (ce n’est pas impressionnant).

Nous dormons quelques dizaines de kilomètres plus loin, au pied du Skaftafeljokull, le fond de l’air est frais !

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/jokulsarlon-lagoon/)

Jokullsarlon lagon

Le lendemain pendant que certains envisagent d’aller grimper sur des séracs à la dérive alors qu’il pleut, je suis un peu blasé, j’ai oublié mon pantalon d’alpi et mes collants à Kverkfjoll… ça commence à faire cher le voyage pour pas faire la spéléo et les photos que je voulais… j’essaie de raisonner mes camarades comme quoi ça va être nul, mais ils se préparent quand même, la pluie battante les dissuadera finalement et nous reprenons la route pour rejoindre la zone de notre premier jour, près de Reykjavik avec une idée en tête, et pas des moindres. Nous jetons un œil à la très touristique chute de Selfoss.

Part IV. Voyage au centre de la terre. Le Grand Final

La dernière étape, pour moi c’est un peu le all-in du séjour ; on a fait plein de trucs cool, c’était très beau mais pas majeur, on pinaille certes, mais quand même !

Le plan consiste à descendre dans la chambre magmatique d’un volcan, curiosité unique au monde car dans un cas d’éruption habituelle, la lave se solidifie et bouche le cratère, dans ce cas il semble que la lave soit partie autrepart durant l’éruption, rendant la cavité accessible et intéressante, tellement intéressante que l’endroit est un site touristique majeur ; l’accès se fait traditionnellement grâce à une nacelle de laveurs de carreaux, dans le cadre d’une excursion à la demie journée pour la modique somme de 270 euros par personne, mais attention, pour ce prix là on vient vous chercher à l’hotel !

(http://www.insidethevolcano.com/)

Comme nous n’avons pas d’hôtel, mais des cordes statiques et tout le matos de spéléo, nous optons pour la visite « old school », c’est à dire de « nuit » . On prépare les cordes, notre matos, il faut être discret, à 1h nous sommes à la station de ski et nous commençons une marche bien balisée vers le cratère après quelques vérifications sur google map. (si vous ne voulez pas marcher, vous pouvez vous faire déposer en hélico).

Il est 2h30, nous sommes à l’entrée du cratère, une légère bruine (du beau temps pour le pays) nous pousse à nous dépécher d’installer nos 120 mètres de rappel sur la structure métallique de l’élévateur, il nous faudra 3 cordes, donc deux passages de nœuds à gérer.

Comme à son habitude, Alex « s’élance » dans le vide en premier, je pars en second, je galère au premier passage de nœud, je galère au second, un peu moins, même avec la technique il faut vraiment tout donner ! Je passe le second nœud, je vois Alex au fond, il semble assez proche, je vois la lumière de son appareil photo… en fait non ; il reste 40 m, ce que je prend pour la led de l’appareil est sa Scurion (1400 lumens).

José nous rejoins en bas, nos frontales de compète compense le fait que les projo sont éteins, nous admirons la gigantesque salle aux couleurs surnaturelles, la prise de conscience d’être au centre d’un géant qui abritait une fournaise plusieurs millions d’années est grisante.

Après une longue séance photo, il est l’heure de partir, 120m à bout de bras, il faut environ 25 minutes pour remonter, par personne ! Mais rassurez vous, les nœuds passent beaucoup mieux en montée.

(photos en + http://www.antoine-ontherocks.com/thrihnukagigur-volcano/)

Volcan lave

Volcan

Epilogue

Mercredi 16 juillet, 7h du matin, nous arrivons à notre petit refuge, satisfaits de notre « croix » du jour !

16h, c’est l’heure de se lever, on plie le camp et on part visiter Reykjavik, pas grand chose à voir en fait, à part des pubs, des magasins de souvenir et des agences de tourisme. On s’envoie un fish&chips et on décolle pour l’ aéroport, entre temps on cherche un endroit pour se laver mais on trouve pas… ça fait une semaine pour certains !

Jeudi 17 juillet, 1h30, on embarque après avoir fait le plein de mignonettes au Dutyfree, de quoi passer un agréable voyage/nuit. Le voyage offre une vue splendide, avec un soleil de minuit qui ne se couche jamais et enflamme l’horizon jusqu’à notre arrivée à OrlY.

En définitive, nous aurons pu faire beaucoup de choses intéressantes, voir des paysages époustouflants, et vivre des moments exceptionnels. Un petit regret toutefois que ces choses, aussi plaisantes aient-elles étés, soient à des lieux de ce que nous espérions. Le budget pour les deux semaines fut d’environ 1300/1500 euros, ce qui est assez élevé (gros frais liés au 4×4), ce voyage va donc devoir s’amortir sur la durée ; maintenant que nous avons « défriché » les lieux, il ne nous reste plus qu’à venir à une période propice pour pouvoir enfin explorer Ishellir (dont nous avons finalement localisé les entrées). Mais quelle option choisir pour accéder au site, enneigé jusqu’en juin…

  • traversée en ski de rando/pulka ?
  • hélicoptère ?
  • « super jeep » ?
  • chiens de traineau ?
  • motoneige ?

L’intégralité du compte rendu, avec les conseils d’hébergement, de ravitaillement etc est en ligne sur http://blog.le-yeti.net/de-la-lave-a-la-glace-randonnees-extremes-au-pays-des-volcans-en-islande-antoine-martin-cocher-jeu-concours-racontez-votre-experience-outdoor-2014/