Retour au Lac Fourchu

Retour à pied cette fois, et par des conditions de rêve, sur les lieux d’un effroyable but Nous aurons même l’immense plaisir de tâter de la glace, un 16 novembre!

Sardinia 2012

Après l’hiver Londonien, retour en été avec un petit voyage en Sardaigne, le détail ici!

Trip en Sardaigne automne 2012

Le temps étant morose dans nos vertes contrées, nous profitons des vacances de la Toussaint pour aller dans un endroit chaud pratiquer les mêmes activités que d’habitude, à savoir la grimpe, le canyon, la spéléo et la cascade de glace!

La sierra de Guara était envisagée, mais au dernier moment les conditions météo nous ont rabattu sur d’autres latitudes; Sardaigne ou Crête, et comme la crête c’est trop loin; c’est la Sardaigne qui l’a emporté! En plus ils parlent italiens là bas, donc on sait qu’on sera moins largués que chez les grecs!

Alex, Aurélia et Moi même partons mercredi 31 Octobre de Grenoble, Iker nous rejoindra lundi suivant vu qu’il n’est ni en vacances, ni en stage, ni au chômage.

Les 10 jours aurons coûté environ 500 euros par personne, tout compris!
Plus de photos ici!
Jeudi 1 Novembre:

Débarquement a Porto Torres
Direction Sassari pour récupérer le topo spéléo commandé la veille par téléphone aux “edizione di sardinia”
Arrivés en avance, nous nous offrons la visite d’un pittoresque centre commercial…
Après avoir difficilement trouvé l’adresse indiquée, nous prenons un café serré toujours en attendant les responsables.
Finalement ils arrivent et nous ouvrent à 16h pétantes, on récupère le topo (dernière mise à jour 1998) ainsi qu’un bouquin en plus mais nous refusons poliment celui sur les plus belles plages de Sardaigne (malgré une couverture signée d’un maître de publisher 94). S’ensuit la signature du contrat de vente (3 pages) et nous pouvons y aller.
La Sardaigne comprend 2 massifs montagneux; le Nuoro et Cagliari nous décidons de commencer par celui au Sud, il y a moins de canyons et comme ça nous rejoindrons Iker au Nord.
Nous nous dirigeons donc vers Villacidro, le trajet est vite fait, en empruntant la voie express.(1h45)
Nous bivouaquons sur un parking surplombant la ville au pied du site de grimpe local, et à 5 minutes de l’entrée du canyon du lendemain.

 

 

Vendredi 2 Novembre:

On attaque de bonne heure avec le Rio Coxinas, un petit canyon mal noté par descente-canyon.com mais pas trop mal dans le topo. La première bonne surprise est la marche d’approche ultracourte, la seconde est que l’équipement du canyon est tout neuf (le topo de Fiorina indique qu’il vaut mieux prévoir la trousse à spit.) C’est un joli canyon qui commence dans les lauriers roses, il y a un bel enchainement de cascades à la fin aux couleurs de Piscia di Gallu (corse)
On sort vers midi, on plie les affaires et on enchaine avec le Rio Orrida; le canyon 4 étoiles du coin. La route d’approche est très bonne, nous y croisons des cerfs pas farouches. La marche d’approche est raidcoxinase mais très bien balisée (dans cette régions les itinéraires canyons sont balisés avec des points bleu sur bande blanche et des kairns). Au sommet de la montée on aperçoit la C40, ça coule mais sans plus. On descend dans le canyon et on se met dans l’eau dans un cadre granitique de toute beauté. Le canyon est aquatique au début puis devient de plus en plus plat, ainsi toute la fin peut être faite par les sentiers balisés par les kairns. Cela aura été bien pratique pour finir à la frontale; il fait chaud comme en été mais la nuit arrive à 17h30!
En fin de journée nous décidons que le lendemain ce sera spéléo, avec la grotte San Giovanni, nous bivouaquons dans un champ/fôret étrange aménagé pour le camping, une sorte de mélange entre le projet Blair Witch et les endroits où orridales sectes se suicident collectivement.
Samedi 3 Novembre:
On a bien dormi (trop) et on s’est pas suicidé (cool). Il est temps de se mettre en route pour la grotte San Giovanni, dont la galerie principale est paraît-il intégralement goudronnée! Avant nous faisons un petit détour pour trouver un « internet café » mais il semble que dans se pays les gens ne connaissent pas, ou alors on prononce mal!
Nous arrivons finalement à la grotte San Giovanni en début d’après midi, la route est coupée pour les travaux, et la grotte (qui s’avère en fait une grotte touristique) est « fermée » au public, de même que le secteur de grimpe attenant. Prétextant que nous ne comprenons pas l’italien nous entrons quand même histoire de faire chauffer les Scurions pour la première fois du séjour. Nous visitons donc la galerie principale, puis nous nous heurtons a une lourde grille à l’entrée du méandre qui doit déboucher sur la suite du réseau.
Le site de grimpe est bien décrit dans le topo, on profite de la fin d’après midi pour faire quelques voies à l’entrée de la grotte, version Petzl Rock Trip! (c’est probablement là qu’Alex a perdu son bidon de canyon tout neuf)
Pour ne pas rester sur cet échec (car oui, pour une sortie spéléo c’est un échec), nous décidons de rejouer la carte spéléo pour le lendemain et nous allons dormir au Col San Angello pour faire la superbe grotte Su Manau.
Dimanche 4 Novembre:
Comme la veille nous avons trop dormi nous décidons de nous réveiller tôt!
En fait non, nous serons juste réveillés à 6h du mat par une orde de chasseurs (15 chasseurs sardes), j’avais senti le truc avant qu’on se couche, sans vouloir y croire…
Bref ça nous réveille mais on reste dans les tentes jusqu’à tard finalement…
Enfin on descend sur Su Manau, nous croisons un groupe de spéléo qui nous dit qu’un groupe est dans la cavité mais qu’il fallait avertir et que donc c’est (caramba) encore raté!
Je monte voir avec Alex pendant qu’Aurelia trie du matos à la voiture; la porte est fermée, mais pas à clefs, on rentre… après quelques mètres on y voit plus rien et aucun de nous deux n’a de lampe (c’est pas comme si on en avait 7 dans la voiture). Néanmoins on distingue un gros boitier en métal: le disjoncteur ! On allume la grotte et on visite la partie touristique en 4e vitesse. On voit des cordes, on ressort, on s’équipe et on retourne avec Aurelia en laissant au passage un petit mot sur la porte d’entrée.mannau Au bout de 5 minutes (dans le noir cette fois) on croise le fameux groupe guidé par Ubaldo, guide officiel qui nous rallume la lumière et nous fait visiter la cavité mais nous ne continuerons pas.
A la sortie de la grotte (qui au passage était splendide), il nous conseille d’aller visiter une cavité plus modeste, la grotte San Petru à 150m de là. Sans grande conviction nous nous y rendons.mannau2
Finalement ce n’est que de la marche (sauf 3m d’escalade) mais dans un cadre tout simplement superbe; dès l’entrée la roche est très concrétionnée, nous découvrons une colonie de chauve souris quelques salles plus loin. Nous passons environ 2h30 sous terre. A la sortie nous rencontrons le gérant de Su Manau et sa famille qui finissent leur pique nique et nous convient à boire un verre (surement attirés par nos reluisantes scurions et l’équipement flambant neuf d’Alex). Ils nous conseillent sur les grottes à voir dans le nord ainsi que sur les endroits où camper (même si c’est pas bien). En tout cas ils sont biens plus avenants que les corses, parait-il…
Pour le lendemain on décide d’aller grimper dans l’extrême sud, à Villasimius, on bivouaque sur la plage, les gardes passent mais ont l’air de s’en foutre.
Lundi 6 Novembre:
Une fois de plus on dort mal, un vent de folie qui donne l’impression qu’on va faire du para avec la tente, et une chaleur tout à fait incongrue! (sauf Auré qui a bien dormi il parait).
On a juste à faire 500 m et on est sur le site de grimpe, il s’agit en fait d’une ancienne carrière de granite.
Le rocher est superbe, abrasif à souhait, très bien équipé, on se fait plaisir toute l’après midi.
En fin d’après midi on remonte à la rencontre d’Iker qui nous attend à Oliena, je crois qu’il y a eu des soucis sur la route, j’ai dormi en fait.
Très tard on retrouve notre camarade espvillaagnol, on trouve une petite pizzeria avec plein d’autocollants sur la vitrine, dont un de « corse canyon », on est rassurés, on entre, d’autant plus que la serveuse avec ses cheveux roses est tout à fait canon (mais elle a un copain, et s’est la fille du patron,alors pas de gaffes). Pendant le repas on décide alors d’aller au refuge spéléo de Sa Ohe, qui est proche des canyons, des sites de grimpe et bah des grottes bien entendu. Le bivouac est au top du top.
Mardi 7 Novembre:
On a bien dormi! Tellement bien qu’on décide de laisser les tentes pour la nuit suivante. Programme du jour Spéléo et Canyon, ou l’inverse.pentuma
On commence de bon matin avec le canyon mythique Badde Pentumas, le plus beau “Dry” de Sardaigne, dans lequel on trouve toute une succession de vasques puantes accueillant algues et carcasses. Bon la marche d’approche est très belle, celle de descente aussi (c’est de la rando pas du canyon, Iker est tout à fait dégouté). Pour l’annecdote Alex a recopié le topo mais mal, les cascades ne sont pas dans l’ordre et on sait plus où on est!
Après midi, pour se rattraper, on va faire du canyon, mais sous terre cette fois! Avec la visite de la grotta Su Bentu! Très belle cavité, équipée de mains courantes cablées tout du long jusqu’à bentula partie aquatique! Dans l’eau le haut de la combi aurait pas été de trop, mais c’est pas le Vercors non plus!
On sort sous la pluie, on se prend une douche avec un tuyau d’eau froide au refuge (fermé) et on se sèche avec un joli feu de bois*
On passe une seconde nuit ici tellement c’était bien. Le lendemain ce sera canyon; la fameuse “grotta Donini”.
*si on  vous demande où est passé le tas de bois, dites que vous ne savez pas, merci.
Mercredi 8 Novembre:
Sans surprises on a bien dormi, nos affaires on séché près du feu.
On se met en route pour la Donini, la route est longue, longue et pas très bonne du tout (c’est pas français ça mais j’aime bien). Une fois arrivés au parking où les cochons sauvages nous attendent pour nous dévorer, ou plutôt chier partout pour pourrir le matos, nous nous équipons et partons tout guillerets à la recherche du puits d’entrée de la grotta donini qui s’ouvre à 3m en rive droite de la codula Orbisi (un très joli “dry” il parait…)
doniniL’entrée est très sympa, un joli trou  de 80 cm qui se termine sur un gruyère, les premiers mètres dans le canyon sont angoissants; les gours sont secs alors qu’il y avait de l’eau sur les photos de DC! Un peu plus loin nous trouvons de l’eau, pas super limpide néanmoins… Nous poursuivons et arrivons sur les parties les plus aquatiques où il faut nager dans une eau pas très chaude et dans laquelle flottent des merdes de chauve souris. Malgré le dégoût apparent avec lequel j’écris ces lignes, c’était vraiment super classe, mais c’était de la spéléo! Pas du canyon! Le canyon s’achève par une C50 qui sort en paroi, on regrette encore que le débit n’ait pas été plus conséquent, mais ça reste superbe.
On retourne à la voiture, on se barre sur Dorgali en frisant la panne sèche avec Iker (heureusement la descente du col de Salinas se fait au point mort presque tout le long…) Après avoir fait le plein, certains mangerons un bon plat de moules marinières en pensant se voir servir une soupe de harricots* .Puis on lit le topo de grimpe (ou on regarde les images, c’est pas mal aussi) et on décide d”aller grimper non loin de là le lendemain.
Après quelques errements on trouve un coin pour dormir, balisé par un panneau “divieto camping”, mais on s’en branle on parle pas italien!
*zupetta di cozze
Jeudi 9 Novembre:
On dort pas mal, on se lève, on plie les tentes, et la police arrive! Subitement tout le monde en perd son latin et parle anglais; ce vieux moustachu de la polizia nazionale n’y verra que du feu et nous laissera “have breakfast” en paix,  à conditions que nous ne mettions pas de slip, ou quelquechose comme ça…
Fini de rire, on a dormi, on a mangé, on a fait que descendre des trucs jusqu’à maintenant, il est temps de faire un peu de vrai sport! Nous arrivons à la Poltrona, 5 minutes d’approche. Alex et Auré vont dans une voie modeste qui reste dans leur moyens, avec Iker on va se la péter dans la plus longue voie (178m) avec des longueurs en 6c et 6b+.ok_deutschwall
Bah le soir on faisait moins les malinois, on a donné du beau spectacle à nos collègues en passant 6 heures pour les 6 longueurs de Deutsch Wall, une voie juste abominable(un vrai régal^^) où y’a des points tous les 4 mètres sur les passages équipés “serrés”. Il fait nuit quand on redescend au pied de la voie (après avoir coché quand même!). On rejoint Alex et Auré puis on retourne sur Dorgali pour fêter ça autour d’une biere et de mojitos sans citron vert (« sorry; non c’è piu lime »).
Dans ce bar où le service laisse à désirer (pour une fois je ne l’avais pas sélectionné pour le physique avantageux de la serveuse, mais parcequ’il y avait des nichons sculptés sur les murs (ce qui n’était pas pour déplaire au reste du groupe)) nous éclatons mon forfait 3G pour nous renseigner sur la grotta Su Palu, objectif du lendemain, unanimement décrite comme la meilleure de Sardaigne. Nous retournons au col Salinas pour bivouaquer à l’endroit indiqué par le gérant de Su Manau quelques jours avant. Nous faisons un joli feu pour déguster des wurstell délicatement cendrées.
Vendredi 10 Novembre:
On pue le feu au réveil, mais c’est toujours mieux qu’autre chose… puis on se met en route pour la Codula di Luna (falaises connues plus bas). Avant cela nous passons voir Antonio du groupe Spéléo (sur les Conseil d’Ubaldo de Fluminimaggiore) car nous avons vu, la veille, sur google, qu’il y a une grille à l’entrée de la cavité. Dans le village tout le monde le connait, il tient la quincaillerie. Il nous rassure sur l’accessibilité de la grotte et nous donnes quelques conseils sur le ramping humide qui arrive très tôt dans la grotte “en slip”. Décidément ils font une fixation là dessus.
Nous rentrons dans su Palu le balisage a l’intérieur est très bon (plaquettes 3M reflechissantes), tout est équipé. Le franchissement du fameux boyaux est effectivement plus agréable en slip qu’en combi, mes affaires prennent un peu l’eau dans le kit mais sont suffisamment sèches pour continuer agréablement, ce n’est pas le cas pour tout le monde!palu La cavité se poursuit dans un chaos de bloc puis dans un très long méandre rectiligne qui débouche sur un lac souterrain immense (un vrai lac souterrain, pas gournier ou le lac cadoux!) qui collecte plusieurs affluents. On remonte le premier affluent sur quelques centaines de mètres et on fait demi tour et on sort.
Dans une enieme pizzeria, on choisit les canyons du dernier jour, au passage je relis le topo de grimpe qui confirme que la voie de la veille “la mariacher” (deutsch wall) est bien connue pour être abo. Ca m’apprendra à regarder les images, notamment celle de la page 349. On fini par prendre la route pour bivouaquer à l’entrée du canyon du lendemain Bau Vigo
Samedi 11 Novembre:
On se lève trop tôt, pour même pas aller dans l’eau mais bien prendre le petit dèj au bar 500m plus loin. Après ça on rentre dans l’eau moisie du canyon, très beau canyon si ce n’est que les premières vasques sont une décharge. On enchaine tout ça rapidement, la cascade finale fait penser à une version géante de celle des 3 blaireaux… La marche de retour est sympa, on arrive vite à la voiture et on se taille pour faire le dernier canyon avant de rentrer.
E forru est situé dans un autre massif; le Gennargentu, dans cette zone reculée du globe, le traffic est ralenti par les divers bestiaux qui arpentent les routes délabrées; vaches, sangliers, cochons, cochongliers, ânes, chevaux …  C’est un endroit magnifique et sauvage. Une fois au parking il y a 3 minutes de marche d’approche jusqu’au canyon. Pour une fois le débit est tout a fait correct, mais le tout se descend en une petite heure seulement (néanmoins c’est assez pour qu’Alex tente de se tuer 2 fois).gennar
Une fois à la voiture on file dans le nord, à Siniscolas, où Alex et Auré vont grimper tandis qu’Iker et moi préferons les attendre à la pâtisserie.
A la nuit tombée, on embarque au Golfo Aranci, on trouve un endroit cosy pour dormir dans un des niveaux condamnés du bateau (l’ancienne boite de nuit transformée en buanderie). Nous nous y endormons paisiblement.
Dimanche 12 Novembre:
Réveil en sursaut à 4 h du mat par le staff du bateau qui n’approuve pas notre emplacement. On bouge et on se rendort aussi sec malgré la tempête qui fait rage dehors, parce que mine de rien on est crevés.
Quelques heures plus tard on débarque à Livourne sous une pluie battante; il nous faudra près d’une heure pour sortir de la ville pour aller faire gaiement de l’aquaplaning sur l’autoroute et enfin rentrer chez nous!